ARCHITECTURES

L'exception ici, c'est d'abord un coin de nature magique, des terrasses complantées de cerisiers et de noisetiers formant un amphithéatre ; une rivière, des vasques où plonger, un canyon plein de mystères et d'ombre, des falaises lumineuses ; des châtaigneraies, des chênes verts et des chênes-liège, des bambous ; la Méditérranée, le Canigou, la Voie Lactée comme horizons.

 

La difficulté est de respecter ce lieu, de composer avec la pente et le rocher, d'arbitrer entre l'idéal et le réaliste. Un budget limité mais des coeurs et des bras vaillants ; un projet évoluant dans le temps et tenant compte des "instincts" légitimes mais contradictoires des maîtres d'Ouvrage, l'un porté vers le "solide" (béton, parpaings, fer, vite fait..., l'autre vers le "beau" (pierres, plâtre, formes douces, décoration,...).

 

Ainsi s'expliquent à la fois les limites et la réussite du projet.

 

Les limites :

 

La vue depuis la montagne:  On peut être surpris par l'hétérogénéité des toitures : formes, matériaux, couleurs. Tout cela relève de l'héritage (l'atelier, en haut, avec sa toiture-terrasse), de l'adaptation au relief et au chemin ( toitures courbe et tronquée), de choix que personnellement j'ai trouvé malheureux ( tuiles canal neuves et bacs acier rouge ! )

 

L'ensemble aurait évidemment eu plus de caractère s'il avait été bâti tout en pierre et encore plus avec des toitures en lauzes (question de budget), mais laissons du temps au temps pour qu'il imprime sa patine à la bâtisse.

 

La réussite :

 

L'adaptation au relief avec les sept niveaux que compte la maison et les six escaliers tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

 

L'adaptation au climat : ici l'on vit autant dedans que dehors. Chaque pièce ou presque donne sur une terrasse et peut créer son courant d'air. La conception de la maison (murs épais ou isolants) la garde fraîche l'été et facilement chauffable l'hiver.

 

La circulation : en fonction du temps qu'il fait ou des envies, on passe par dedans ou par dehors. Et chacun peut avoir son indépendance.

 

Les repas : la cuisine principale est "intégrée" : meubles en chêne, plan de travail en gneiss. L'arrière-cuisine permet de stocker les légumes et réserves au frais, d'abriter le frigo et congélateur avec leurs ronronnements.

 

On mange dans la grande pièce à vivre ou sur le patio attenant. Les petits déjeuners peuvent se prendre sur la terrasse couverte du haut, avec vue sur la mer. Le soir des journées chaudes, on dîne sous le "préau", équipé d'une plancha et de son évier. Le vin est au frais dans la cave. Le "studio" en bas est équipé de sa propre cuisine, d'une salle d'eau et de sa terrasse indépendante.

 

Signalons les grands jardins sur terrasses qui alimentent largement la famille, plutôt végétarienne et très "bio".

 

L'eau : la maison dispose de l'eau de la ville, mais aussi de l'eau de la rivière. C'est un vrai luxe qui permet de mettre à l'arrosage jardins, pelouses et fruitiers, d'alimenter le bassin de baignade, les douches d'extérieur et les sanitaires.

 

Pour se baigner, il y a les vasques du canyon, celle de la cascade, celle de la sorcière, la plage aux bambous.